Quels sont vos meilleurs moments jusqu'à présent ?
Arthur : Ah ! Il y en a tellement que je ne saurais quoi dire... Je me souviens du jour de notre départ, le 28 février 2021, avec toute ma famille et amis chez moi à Plouay. C'était génial de me dire qu'ils étaient tous là pour nous ! C'était touchant. Ensuite, toutes les rencontres qu'on a fait ! Et ça continue. Au moment où j'écris ces mots, nous avons rencontré une famille autrichienne juste incroyable qui nous héberge par un temps pluvieux. Et on espère que cette générosité des locaux continuera ! C'est intéressant aussi de voir les différences qu'il y a entre les cultures en Europe. Et bien sûr, un des meilleurs moments, c'est de faire ce projet en ayant une envie commune avec Mélodi, et juste être heureux et de se laisser porter par le vent. (haha!)
Mélodi : Chaque jour nous avons un moment préféré, alors je vais vous choisir celui qui a été le plus émotionnel car je suis très émotive, alors je vais fonctionner par sentiment. Je me souviens qu'en France, lorsqu'il a plu très fort un jour, nous avons toqué chez un habitant pour demander à dormir couvert, au sec. Il nous offre une nuit dans son camping-car, puis on se quitte le lendemain en espérant se revoir un jour. On s'en va et on se prend une averse toute la journée. Puis il y a un instant où la pluie tombe fortement, à ce moment-là, la personne qui nous a hébergé la veille nous appelle et d'une voix très forte et insistante nous demande où l'on est car il nous cherche en voiture. Il est venu nous récupérer, 2 minutes après il était là, sous une pluie diluvienne. Il nous embarque et nous emmène à l'abri ! C'était juste incroyable ! Et là je vous ai raconté qu'une seule journée, imaginez les 150 jours que l'on a passé sur les chemins, on a eu que de beaux souvenirs ! Et cela continue...
Comme en ce moment, j'ai eu besoin d'un soin médical pour calmer mon nerf sciatique qui bloque mon dos. Ici dans le petit bout de l'Allemagne personne n'a pu m'accepter en urgence. Et en marchant pour aller découvrir une cascade d'eau, nous apercevons une maison avec un écriteau Thérapeute. Nous sonnons par curiosité et cet homme diplômé depuis 20 ans m'accepte et en plus nous donne une crème pour la suite de notre périple. De plus, nous allons débuter les Alpes, par le sentier E5 toujours, et par une belle coïncidence, il l'a également traversé. Il nous donne donc de bons conseils pour la route. Je peux vous donner encore tellement d'anecdotes de notre périple mais les belles choses ont une fin alors passons à la prochaine question.
Qu’est-ce que ça prend pour partir en longue randonnée (équipement, etc. ) ?
Mélodi et Arthur :
Premièrement, il faut de l'envie et de la détermination pour partir en longue randonnée. Sans ces deux choses, nous n'aurions pas été bien loin !
Ensuite, une bonne condition physique. Quelque chose dont nous avons légèrement pas fait (haha!), mais il en faut. En effet, concernant la préparation physique, nous avions prévu un départ en novembre 2020 mais avec les restrictions françaises, nous avons finalement débuté le 28 février 2021. À vrai dire, nous sommes partis du jour au lendemain sur un ras-le-bol de la situation sanitaire. Donc préparation négligée ! Mais nous sommes très actifs, jeunes et en bonne santé, alors nos corps nous ont suivi sans problème dans cette aventure. Et bien sûr sans stress, les muscles vont bien et notre résistance a progressée de jour en jour.
Puis, viennent les équipements. Comme Arthur travaillait dans des magasins de plein air, il a usé de ses connaissances dans ce domaine. Puis nous avons choisi ensemble les produits que nous avons actuellement. Nous avons cherché toutes les possibilités, pour que cela ne soit ni trop encombrant ni trop lourd. Mais que ce soit confortable. Donc oui nos sacs sont assez lourds (environ 14 kg pour Mélodi actuellement et 22 kg pour Arthur), mais nous sommes partis pour un an. Nous avons débuté en plein milieu de l'hiver avec tous les équipements nécessaires et de qualité.
Pour la marche, les chaussures sont hyper importantes. Mélodi a choisi une paire de Meindl Ohio, qui est vraiment top, légère et très confortable. Arthur, lui, a opté pour une Lowa Renegade qui également est géniale, avec une bonne tenue du pied et de la cheville. Pour information, nous venons de nous en séparer car au bout de 1600 km, elles arrivent à terme, les crampons deviennent plats. Et nous en avons acheté de nouvelles.
Ensuite, notre sac à dos également est important, ne pas choisir trop gros ni trop petit. Nous partions pour un an et il fallait que tout rentre ! Alors nous avons décidé de prendre des 55L de Grégory, le Maven Lady et le Zulu.
Puis concernant la tente, une tente deux places aurait été plus légère et pratique mais moins de confort pour dormir. Donc nous sommes parti avec la tente Zoic de MSR 3 places, qui est tout de même légère pour cette grandeur. (2,45 kg) Elle est facile à mettre en place et est surtout bien imperméable.
Nous avons choisi les équipements de cuisine, popote et réchaud de MSR, qui nous ont également beaucoup servi en période froide. Avant de commencer la Suisse nous nous en sommes séparés, la chaleur nous a forcé à manger froid. Nous avons sauvé sur le poids de l'essence à porter.
Et pour finir, s'habiller pour partir en longue randonnée était un challenge. Alors nous voulions avoir des vêtements qui respirent et qui soient légers. C'est pour cela qu'on a choisi Chlorophylle. Les produits que nous avons sélectionnés sont vraiment géniaux pour notre activité, qu'il fasse chaud ou froid.
Quels sont les défis d’être les deux seuls sur la route à pied?
Arthur : À vrai dire nous ne sommes jamais seuls. Vous savez nous ne sommes pas au Canada, la France est un petit pays peuplé d'énormement de monde. Donc nous traversons pleins de villes ou villages. Les français étaient très curieux (ils n'ont pas vraiment l'habitude de voir des backpackers) donc on nous interpellait beaucoup. Ensuite, en Suisse, la mentalité change et les personnes sont plus renfermées sur elles-mêmes donc moins avenantes. Mais le fait de voir toujours des villes, de la civilisation, nous a beaucoup aidé psychologiquement, nous ne nous sommes jamais sentis vraiment seuls.
Mais après je pourrais dire que le seul défi d'être les deux seuls sur la route à pied, est de devoir m'habituer à notre différence de niveau entre Mélodi et moi. J'ai déjà beaucoup randonné ailleurs, même si ce n'était pas en extrême, donc ma forme physique n'est pas la même qu'elle. Alors parfois, je dois comprendre cette différence.
Mélodi : Me dire que nous sommes les deux seuls sur la route à pied, tous les jours au milieu de nulle part, et bien je vais vous dire quelque chose, c'est une extase incroyable !! Il y a de l'adrénaline de ne pas connaître les lieux, d'être en constante découverte, de ne pas savoir où l'on va. C'est comme il y a quelques jours, nous avons longé le Rhin en Suisse et nous entendions un bruit sourd, on s'en approche, et c'était une cascade d'eau touristique. Impressionnante (mais qui n'était rien comparé aux chutes du Niagara !). C'est tous les jours une découverte et une explosion de sens à chaque paysage (visuel, olfactif, auditif...). Et en sachant que nous sommes seuls et à pied, c'est comme une liberté, on peut profiter des moments longuement. Être les seuls sur la route est aussi un challenge entre nous, comme disait Arthur, il faut pouvoir s'adapter à l'autre, mais on y arrive bien ! Et puis si nous nous sentons trop seuls il suffit d'entamer la discussion avec un habitant et rien qu'un sourire d'un inconnu nous fait chaud au cœur. Vous savez beaucoup de personnes nous ont proposé leur aide s'il y avait quelconques problèmes. Notre communauté sur nos réseaux sociaux nous soutient beaucoup, on les remercie tous un par un.
Un résumé de la Suisse (début de l'Autriche). Qu’est-ce que vous en pensez?
Mélodi et Arthur :
Nous avons traversé la Suisse durant les fortes chaleurs d'été. Heureusement que c'était plat tout le long. Les paysages ont tout de même évolués, nous sommes rentrés par la partie suisse-française avec le Jura et donc des paysages montagneux et très jolis. Puis nous sommes arrivés sur le nord de la Suisse, à Bâle, où nous sommes restés plusieurs jours en Couchsurfing. Nous avons pu voir la tranquilité, la sympathie et l'aide des locaux, malgré la barrière de la langue (car c'était la partie suisse-allemande). C'est de là que nous avons repris notre route en direction de l'Est de la Suisse, en suivant le Rhin jusqu'au lac de Constance, pour se diriger vers l'Autriche. Les paysages sur le Rhin étaient identiques pendant 3 jours mais jolis, puis sont devenus plus sauvages et toujours aussi beaux. De plus, avec la barrière de la langue nous nous sommes sentis de plus en plus seuls sur les routes, mais c'était l'occasion d'apprendre l'Allemand et le dialecte aussi, ce qui faisait également bien rire les locaux. Du coup, la traversée était express car la Suisse est un petit pays et nous avons parcouru 200 km environ.
Quant à présent, nous venons de commencer l'Autriche, le troisième pays prévu sur notre trajet. Nous constatons la différence et faisons une entrée dans les pré-Alpes. À peine 3 jours et déjà 1800 m d'altitude. À l'heure d'aujourd'hui, nous nous organisons pour effectuer une traversée des Alpes par le sentier Européen numéro 5 en direction de l'Italie (repos, achat de nouvelles chaussures, planification du trajet, réservations refuges de montagnes...).
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